Le cheval, ce partenaire avec qui construire la confiance en conscience

Faire connaissance. Faire confiance. C’est cette expérience que je suis en train de faire actuellement avec le cheval que j’ai pris comme ami. Bolero, un cheval qui m’est tombé du ciel, si je puis dire, à point nommé, comme seuls les cadeaux de la vie savent le faire.

Je fais donc sa connaissance depuis quelques mois maintenant et ce processus m’entraîne dans des moments de surprenants émerveillements. Surprenants, car je n’aurais jamais pensé avoir encore ce regard empreint d’étonnement et de joie qu’ont les enfants quand ils découvrent quelque chose de nouveau. Émerveillements, car je n’aurais jamais pensé pouvoir communiquer si facilement avec un être silencieux…

L’écoute observatrice

Comment communiquer en silence me direz-vous ? J’ai essayé d’écouter autrement. De faire comme Bolero. D’observer l’autre tout autant que ce qu’il réveille en moi. Une écoute observatrice et sensitive si je puis dire. L’image, le ressenti, les émotions. Une écoute avec les yeux et les tripes. Totale, ouverte, sans filtres, sans à priori ou attentes rigides. Cette écoute qui permet de comprendre comment et pourquoi l’autre fait ce qu’il fait, et comment y répondre pour que la communication soit invitante et fluide.
Évidemment que j’avance à tâtons, par essais-erreurs, mais cette écoute observatrice et sensitive me permet d’ajuster les choses au fur et à mesure de la communication. Et je me laisse ainsi entraîner dans des territoires inconnus où ce que je connaissais ou savais faire n’est plus d’actualité, car l’autre est autre. Et pourtant, chaque échange est une réussite, car la communication passe, étonnamment fluide et harmonieuse ; je demande juste, il donne. S’il résiste, je demande autrement.

Moi qui ai généralement besoin de contrôle, je me retrouve à surfer sur la vague du lâcher prise et de l’instant présent, pour découvrir avec enchantement, à chaque fois que je suis avec lui, les « codes » de mon nouvel ami, son savoir-faire sollicité par le mien. Car là est la magie du contact avec le cheval : il révèle de vous ce que vous n’étiez pas conscient de savoir faire, et dans l’expérimentation de la relation vous ancrez cette prise de conscience.

C’est seulement dans cette conscience que la confiance se construit. Par petit pas, par observation, par respect du rythme de chacun, en acceptant ce que l’autre nous renvoie comme image de soi. Et surtout en lâchant prise sur nos attentes et nos à priori.

5 clés pour faire connaissance avec conscience

Construire la confiance, que ce soit avec un cheval, avec votre manager ou avec vos collègues est la condition sine qua non pour que la collaboration fonctionne. Cela se fait clairement en début de relation, mais pas seulement. On peut également réapprendre à se connaître en prenant du recul et en suivant ces étapes :

  1. Observer : repérer les fonctionnements, l’état de la personne, sans se presser
  2. Écouter autrement : sans déjà penser à sa réplique, être dans l’écoute observatrice
  3. Accepter sa sensibilité : sortir les antennes pour ressentir et se mettre dans l’empathie
  4. Communiquer de manière invitante et fluide : tester, voir et ressentir l’impact, adapter et s’adapter
  5. Établir les « codes » : c’est-à-dire la manière dont on veut interagir ensemble, créer la complicité

La confiance, comme beaucoup de choses, se construit avec le temps et surtout en prenant le temps. Le temps d’observer, de s’ouvrir à l’autre, de l’accepter sans le juger. C’est ce que le cheval nous enseigne si bien, parce que sans mots, il nous ouvre à une autre dimension de l’interaction avec l’autre. Tout se passe dans le ressenti de l’échange ou dans l’échange de ressentis: la confiance se construit en conscience.